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Airdutemps 

 

Le temps qu'il fait  -  Culture et bicyclette

Le 20 avril 1933 au Théâtre national de Berlin on joue une pièce de théatre intitulée Schlageter du nom du héros et dédiée à Adolf Hitler, qui célèbre ce jour-là son quarante-quatrième anniversaire. Il s'agit d'un drame historique écrit par Hanns Johst. Cet Albert Schlageter est un jeune résistant allemand à la présence étrangère en Rhénanie. Il a été fusillé pour des actes de sabotage. Il est rapidement devenu un héros, déjà sous la République de Weimar. Il n'a pas manqué d'être récupéré par les Nazis. Au début de la pièce de Johst, l'un des protagonistes prononce ces mots : «Quand j'entends le mot "culture", je défais le cran de sûreté de mon browning». Cette réplique n'est pas de Goering ni d'autres dignitaires nazis même s'ils n'ont pas hésité à la récupérer comme Baldur von Schirach (chef des jeunesses hitlériennes), lors d’un meeting, qui l'employa avec un certain succès. Et le parti nazi de joindre le geste à la parole en organisant des bûchers de livres et en déportant les intellectuels dans des camps de concentration.

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Des étudiants et des membres de la SA déchargent des ouvrages dits « antiallemands » au cours de l'autodafé de livres à Berlin - 10 mai 1933. On peut également retenir la formule du poète Heinrich Heine, dont les oeuvres sont jetés aux flammes : "où l'on brûle les livres, on finit aussi par brûler les hommes".

       

 Tous les jours notre époque voit également ceux qui n’ont pas les mots, abrutis par leur ignorance et des idées toutes faites qui dispensent de réfléchir, être conduits à utiliser leurs poings ou leurs révolvers en guise d'arguments supposés sans réplique. 

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Saber Hosseini est Afghan. Son métier : professeur. Il a choisi de ne pas quitter son pays malgré les douloureux évènements qui s'y déroulent. Et un jour, il a du se dire : "quand jentends le bruit des armes, je sors ma culture" pour lutter contre la barbarie et l'obscurantisme.

Pour cela, il utilise deux moyens : les livres et la bicyclette.

Des livres cela parait evident lorsque l'on veut promouvoir la culture sauf qu"en Afghanistan la production d'ouvrages littéraires reste très limitée. Des amis l'ont aidé par des dons en argent ou en lui fournissant des livres. Il a débuté fin 2015 avec un peu moins de 200 ouvrages. Il est aujourd'hui aidé par une petite équipe de volontaires et dispose d'environ 3 500 bouquins.

Les livres sont apportés aux intéressés, des enfants mais pas uniquement, lors des tournées que Saber Hosseini effectuent avec ses collègues de village en village avec une bicyclette. La bicyclette parce que c'est un moyen peu onéreux (et ses moyens sont faibles) et puis aussi parce que beaucoup de routes du pays sont largement impraticables.

Les routes en mauvais état et le pédalage ne sont pas les principales difficultés de l'entreprise. Il est régulièrment menacé par les Talibans qui lui reprochent de distribuer des livres qui n'ont rien d'islamiques. Les menaces ne semblent pas l'arreter. Alors, il continue ses tournées et d'apporter aux enfants des livres qui font réfléchir, à la barbe (si j'ose dire) des Talibans.

Documentation : (cliquez sur les liens pour en savoir plus)

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