Cinéma : Coups de coeur

Choix d'un titre ou d'un réalisateur : Cliquez sur une image pour lire les commentaires. Ici pas de critiques cinématographiques mais simplement la présentation de films de fiction ou de documentaires que nous avons aimé ou qui sont en liens avec des sujets traités sur ce site.

Los Perros

Fiction

Guzman Patricio

Réalisateur

Arana

Fiction

 

MariannaMarianna (Los perros)

Réalisateur : Marcela Said

Sorti en décembre 2017

Cliquez sur l'image pour visionner la bande annonce

Synopsis : "Mariana, une quadragénaire issue de la haute bourgeoisie chilienne s’efforce d’échapper au rôle que son père, puis son mari, ont toujours défini pour elle. Elle éprouve une étrange attirance pour Juan, son professeur d’équitation de 60 ans, ex-colonel suspecté d’exactions pendant la dictature. Mais cette liaison ébranle les murs invisibles qui protègent sa famille du passé. Jusqu’où Mariana, curieuse, insolente et imprévisible sera-t-elle capable d’aller?"

Voir aussi l'article, consacré au mouvement féministe du Chili démarré en avril 2018, paru sur le site  EspacesLatinos en cliquant sur l'icone.

Les thèmes abordés comme la frustration sexuelle, la place des femmes dans la société, les inégalités de classe, la digestion des années de dictature, ne sont qu’effleurés. On peut le regretter. Mais n’est pas ce qui donne au film de la profondeur?

D’abord par rapport au personnage central : Marianna. Pour elle aussi si tous ces sujets remontent à la surface, ils y restent. Elle ne va pas plus loin dans sa réflexion et surtout n’en tire pas toutes les conséquences. Elle fait un bout de chemin mais s’arrête en route. Aller au bout de ses interrogations l’amènerait à s’éloigner de son père, voir à le livrer à la justice, à quitter son mari, à abandonner son confort, à se priver de déléguer les soucis quotidiens à sa domestique. Alors son questionnement sur les fantômes de la dictature, la conscience de son inutilité, sa révolte contre un père et un mari et ce carcan bourgeois qui l’étouffent, lui passerons comme un caprice. Elle a entrevu la possibilité d’être autre chose que ce qu’elle est. Mais après quelques velléités, elle s’arrêtera là consciente que continuer la conduirait à remettre en cause sa position de classe.

De la même manière, nous laissant sur la pas de la porte, le film nous donne envie d’aller plus loin, d’en savoir plus sur le passé de ce militaire dont elle fait la connaissance et qui est son professeur d’équitation et accessoirement son amant. Car au-delà de cet homme, c’est tout un pan de l’histoire du Chili qui émerge et apparait en filigrane. Bien sur le récit du film est ambigu mais c’est peut-être là que tient l’intéret du film en donnant envie de lever cette ambiguïté.

Là, le film nous amène à saisir une autre inégalité dans le traitement de l’histoire et l’action de l’appareil judiciaire. La quête de la vérité sur ces années de dictature pousse le pays à rechercher les responsables des disparitions, les auteurs des tortures et d’assassinats politiques. Mais encore une fois, le film laisse apparaitre qu’il y a deux poids deux mesures. On juge et condamne essentiellement les militaires. Les puissants (le père de Marianna) passent au travers les mailles du filet. On réprime en quelque sorte les exécutants mais on n’inquiète pas la partie de la société civile qui a contribué à installer la dictature ni celle qui s’est enrichie durant cette période trouble. En fin de compte cela nous fait toucher du doigt que l’on n’a peut-être pas pris la mesure de ce qui s’est joué avec le coup d’état. On s’est focalisé sur la répression politique (les disparitions, tortures, assassinats) sans toujours voir que celle-ci a permis d’instaurer durablement un système économique et une organisation sociale de type ultra-libéral.

 

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aranaAraña

Réalisateur : Andres Wood

Sortie en 2019

Un thriller politique dans le Chili d'aujourd'hui. Un fait divers (un homme tue froidement un petit voleur à la tire) fait remonter à la surface le passé des deux personnages principaux du film. Un passé qu'il cherche à tout pris à faire oublier. Le film alterne en permanence entre la période actuelle et les années 70 durant lesquelles les deux protagonistes militaient dans les rangs du mouvement d'extrème droite Patrie et Liberté. Le film revient sur cette époque qui verra ce mouvement impliqué dans le coup d'état contre Salvador Allende. Un film bien mené a la fois polar et témoignage d'une époque et du Chili actuel.

 

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 guzmanPatricio Guzman Lozanes

Réalisateur chilien

Né le 11 août 1941

A réalisé de nombreux documentaires sur l'histoire et des personnalités de son pays, le Chili.

Un réalisateur majeur pour qui s'intéresse au Chili et à l'Amérique du sud... ou non d'ailleurs.

A savoir : cliquez sur les titres pour accèder aux films

Le cas Pinochet : (a visionner sur le site Orange)

Salvador Allende : (a visionner sur le site "espace-streaming)

Nostalgie de la lumière : (à visionner sur le site d'orange) Au Chili, à trois mille mètres d'altitude, les astronomes venus du monde entier se rassemblent dans le désert d'Atacama pour observer les étoiles. C'est aussi un lieu où la sécheresse du sol conserve intacts les restes humains : ceux des momies, des explorateurs et des mineurs. Mais aussi, les ossements des prisonniers politiques de la dictature. Tandis que les astronomes scrutent les galaxies à la recherche du passé de nore univers, au pied des observatoires des femmes remuent les pierres, à la recherche de leurs parents disparu … et du passé récent de leur pays.

Le bouton de nacre : (à visionner sur le site Viméo) Le bouton de nacre est une histoire sur l’eau, le Cosmos et nous. Elle part de deux mystérieux boutons découverts au fond de l’Océan Pacifique, près des côtes chiliennes aux paysages surnaturels de volcans, de montagnes et de glaciers. A travers leur histoire, nous entendons la parole des indigènes de Patagonie, celle des premiers navigateurs anglais et celle des prisonniers politiques. 

La cordillières des songes : (à visionner sur le site Arte boutique) Au Chili, quand le soleil se lève, il a dû gravir des collines, des parois, des sommets avant d’atteindre la dernière pierre des Andes. Dans mon pays, la cordillère est partout mais pour les Chiliens, c’est une terre inconnue. Après être allé au nord pour Nostalgie de la lumière et au sud pour Le bouton de nacre, j’ai voulu filmer de près cette immense colonne vertébrale pour en dévoiler les mystères, révélateurs puissants de l'histoire passée et récente du Chili.

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