Retour accueil

accueilblanc3

 

 

Airdutemps 

 

Faut-il brûler la bourse ?

Au XIIe siècle, les "courratiers de change" étaient chargés en France de contrôler et réguler les dettes pour le compte des banques. De là vient le nom de courtiers. Ils se réunissaient sur le Grand Pont à Paris. C'est cette activité qui lui donnera son nom actuel : le pont au Change.

Bourse02Le terme de bourse apparaît au début du XIVe siècle, à Bruges en Flandre. Le nom vient de la place Van der Buerse, du nom d'une famille de la cité, qui était un lieu d'échange pour les marchands de Bruges. Avec le temps, on s'est mis à dire qu'on allait à la Buerse. En 1309, le phénomène s'institutionnalise par la création de la Bourse de Bruges. Elle est rapidement suivie par d'autres, en Flandre et dans les pays environnants. La première bourse organisée en France voit le jour à Lyon en 1540.

On trouve un premier krach boursier en 1636 en Hollande. Le cours des bulbes de tulipes étant monté si haut, artificiellement sans doute, le cours s'effondra. Dites-le avec des fleurs ! Si l'on considère la bourse comme une institution dangereuse, il y a là de quoi apporter de l'eau au moulin de ses détracteurs.

Au XVIIe siècle, les Hollandais sont les premiers à utiliser la Bourse pour financer des entreprises. C'est en 1688 qu'on commence à coter les actions et obligations à la bourse de Londres.

La bourse de Paris est créée en 1724. Mais c'est en 1774 que, les cours seront désormais obligatoirement criés, afin d'améliorer la transparence des opérations.

A l'origine, la bourse a été instituée pour que les entreprises puissent se créer et par la suite financer leurs projets de développement. Une entreprise a deux solutions pour trouver de l'argent : soit l'emprunter auprès des banques, soit aller en chercher sur les marchés en émettant des actions. Dans le premier cas, elle devient débitrice de la banque à laquelle elle devra à échéance rembourser le montant emprunté. Par contre, la banque n'est que prêteuse et non " copropriétaire " de l'entreprise. Les entrepreneurs restent les seuls propriétaires. Dans le second cas, d'une introduction en bourse, les actionnaires détiennent une partie de l'entreprise et en sont donc " copropriétaires " à du concurrence de leur apport. L'entreprise n'a pas à rembourser les actions mises sur le marché. Par contre, selon les bénéfices réalisés et selon ce que va décider les instances dirigeantes, les actionnaires pourront percevoir des dividendes. Dans le premier cas la banque ne reçoit pas de dividendes, mais touchera des intérêts pour le capital prêté.

Lorsqu'elle choisit cette deuxième solution, elle a besoin de pouvoir rencontrer les investisseurs, professionnels ou particuliers, pour leur " vendre " son projet, c'est-à-dire convaincre les futurs actionnaires de l'accompagner dans son développement... La Bourse est donc un marché où les sociétés cotées vont à la rencontre les investisseurs.

Ensuite, lorsque les actions auront été mises sur le marché la bourse fonctionne comme sur un marché, ",traditionnel ", où des commerçants rencontrent des consommateurs. En effet, les actionnaires pourront vendre à d'autres particuliers ou entreprises les actions acquises. Ils pourront à cette occasion réaliser une plus-value ou... une perte, selon qu'ils vendent plus ou moins cher que le prix auquel ils ont souscrit. C'est un lieu où les acheteurs côtoient les vendeurs en direct et en continu durant chaque séance de cotations. Concrètement, il y a transaction lorsqu'un vendeur et un acheteur s'entendent sur le prix de transaction d'une ou de plusieurs actions, ce qui équivaut à une part du capital de l'entreprise qui change de mains...

Pendant longtemps, depuis le début du XIXe siècle, les cotations ont eu lieu à la "criée". Les agents de change se réunissaient, autour de ce qu'à Paris, on appelle la corbeille, chaque jour à midi, pour déterminer le prix des actions inscrites à la cote, en fonction de l'offre et de la demande. Il y avait donc un seul prix de référence journalier pour chaque entreprise... Avec la fin des années 80, s'est terminée cette pratique. Les transactions ont été, depuis cette époque, dématérialisées. C'est-à-dire que les échanges se déroulent désormais par informatique, sans rencontre "physique", tout au long de la journée. La valeur d'une action évolue donc "en continu" au cours de la séance en fonction des ordres qui alimentent le marché.

Afin de donner aux investisseurs un indicateur reflétant la tendance du marché qui est donc composé de plusieurs centaines d'entreprises, les principales bourses mondiales ont créé des indices de référence : en France, le plus connu est bien entendu le "CAC40" qui regroupe 40 sociétés jugées les plus représentatives de la bourse de Paris. Quand la majeure partie des titres monte, le CAC progresse et inversement... Les autres indices les plus suivis par les boursiers sont le Dow Jones et le Nasdaq à Wall Street, le Nikkei à Tokyo ou encore le Dax à Francfort et le Footsie à Londres... 

Bourse01

Tout cela parait tout beau. En effet, cela l'est quand ces flux financiers permettent d'alimenter l'économie réelle et de créer et développer des entreprises qui créeront de la richesse et des emplois. Mais la bourse a aussi un côté nuisible quand les mécanismes mis en oeuvre autorisent une spéculation financière sans rapport avec la réalité de l'économie.

Alors, l'ennemi, c'est la finance ! Oui et Non ! C'est comme tout. La bourse est sans doute utile à condition de lui donner des règles pour l'orienter dans la direction souhaitée. Et ça, ça se nomme la POLITIQUE.

Une chose est sûre la bourse doit faire l'objet de régulation sauf évidemment pour les tenants de l'"extrême-libéralisme". Il faut enlever à cet outil de spéculation sa capacité de nuisance. Peut-être pourrait-on supprimer la cotation automatique en continu pour éviter une spéculation à très court-terme et aussi moduler l'impôt sur les plus-values boursières en fonction de la durée du placement ?

 Mais pourrait-on supprimer la bourse ? Voici trois articles à consulter pour y voir de plus près (en cliquant sur les liens ci-dessous) :

Loupes03Le fléau de la cotation en continu.

Il faut fermer la bourse.

Avons-nous encore besoin de la bourse-

Un des reproches souvent fait à la bourse est sa vision à court-terme. Pour remédier à ce travers, certains aux Etats-Unis se proposent de créer une nouvelle plate-forme boursière, la "Long Term Stock Exchange". Une demande d'autorisation a d'ailleurs été déposée auprès des autorités financières compétentes américaines.

Le but est de transformer le fonctionnement managérial des sociétés cotées. Plus les actions seront conservées longtemps en portefeuille, plus elles auront du poids lors d'un vote en assemblée générérale. Les dirigeants rémunérés par des actions ne pourront les vendre avant cinq années. Dans le même état d'esprit, les bonus ne pourront dépendre d'objectifs à court terme.

Mais ces principes ne sont peut-être pas dénués d'arrière-pensées. Quelques esprits chagrins y trouvent un moyen pour les principaux investisseurs des entreprises d'avoir une emprise plus forte sur les autres actionnaires.

Richard Jean Pierre.